Sì, ci vorrebbe il mare !
Même photo, même graphisme : pour la continuité. Même photo mais… à l’envers ! Pour un changement de cap ? Oui, car si Perduto amor constituait une sorte de bilan, de retour sur le passé, le prochain spectacle de Moreno Macchi se veut clairement placé sous le signe de l’ouverture: le futur, certes, mais aussi les vastes horizons et l’évasion. Tous les univers maritimes.
Ainsi, Ci vorrebbe il mare (Il nous faudrait la mer) nous fera voyager, c’est sûr. Grâce à onze chansons en français et onze autres en italien !
Flux et reflux, marées montante ou descendante ; mer estivale, romantique, tempétueuse, hivernale ; joie, solitude, plaisir, peur, légèreté, cruauté : c’est toute une palette de paysages et de sentiments qu’évoque le domaine de Neptune, dont l’artiste souhaite qu’elle offre à chacun matière à évocation.
A cet effet un travail approfondi a été mené. Les « antennes » de Moreno Macchi (Renata Armichiari, Luisa Rossi, Stéphane Fisch, Stéphane Métral et Jean-Yves Poupin) l’ont aidé à rassembler un vaste corpus de textes, dont seuls quelques-uns se présentaient déjà sous forme de chansons.
Après avoir éliminé le trop facile, le démodé l’insuffisamment poétique, l’équipe a finalement sélectionné vingt-deux chansons. A partir desquelles tout restait à créer !
La difficulté principale a porté sur la nécessité d’abandonner les versions originales des textes-chansons et à en effectuer une nouvelle lecture. À l’instar d’un metteur en scène, l’interprète souhaite en effet leur insuffler ce qu’il désire en dire personnellement ; ainsi Moreno s’est-il rendu sur une plage italienne, afin de mieux saisir les « éléments invisibles » de la mer en hiver, dont la réalité lui était jusqu’alors inconnue.
Jean-Yves Poupin a créé tous les arrangements musicaux, quasiment « sur mesure » puisque les deux artistes collaborent depuis longtemps.
S’est posée ensuite la question déterminante des enchaînements ; d’ordre rythmique, thématique, linguistique, émotionnel, ils nécessitent attention, inventivité et audace. Quant aux pots-pourris créés pour l’occasion, ils en facilitent certains : les îles, la Méditerranée, la mer et la lune, etc. seront autant de motifs ponctuant le canevas principal.
Au piano de Jean-Yves Poupin répondra la contrebasse de Stéphane Fisch : une section rythmique complétera ainsi la section mélodique. Le contrebassiste tire par ailleurs de son instrument des sons évocateurs : cris, pleurs, stridences ou effets de percussion, qui enrichiront la dimension symbolique du périple. Un décor très dépouillé, réduit à une boîte noire et au jeu des éclairages mettra en outre en valeur l’équilibre de ces deux sources sonores.
Les répétitions, régulières depuis deux mois déjà, n’empêchent pas Moreno de se consacrer parallèlement à la gestion de son spectacle ; fort heureusement très organisé, il assume seul la recherche de fonds, l’administration, la communication, la comptabilité ! Celle-ci lui cause d’ailleurs quelques soucis ; en effet quelques sponsors se montrent récalcitrants (« Crise oblige » prétendent-ils) et si la cotisation des septante-cinq membres de l’association Kimono doré assure une mise de fonds appréciable, tous les postes du budget ne sont toutefois pas pourvus, à moins de six semaines du début des représentations.
Où se trouve l’embarcadère ? Au Moulin à Poivre. Reste-t-il des cabines et des transats sur le pont? OUI ! À quelle heure aura lieu le largage des amarres ? À 19 h 30, les jeudis, vendredis et samedis. Combien de temps durera la croisière ? Du 15 avril au 8 mai. Sera-t-il possible de partager la table du capitaine ? Oui, après sa prestation.
Vous avez le mal de mer ? Pas grave, une coupe de champagne vous maintiendra d’aplomb !
Que les vents soient favorables à notre collègue et che la sua nave vada !
Claire Favre