Perduto amor

Perduto amor

« L’amour heureux n’a pas d’histoire. »
Denis de Rougemont L’Amour et l’Occident.

Beatrice, Dante,
Emma et Charles Bovary,
Tristan, Iseult,
La Traviata (ou Violetta Valéry ou encore Marguerite Gautier, si vous préférez…) et Alfredo/Armand,
Madame de Merteuil, le Vicomte de Valmont,
Manon Lescaut et le Chevalier des Grieux,
Marlene Dietrich, Joseph von Sternberg, Jean Gabin, Erich Maria Remarque, Ernest Hemingway,
Ennis del Mar, Jack Twist,
Roméo, Juliette,
Ronsard, Hélène, Marie, Cassandre

Non, l’amour heureux n’a vraiment pas d’histoire.
Ou alors c’est une de celles que l’on raconte dans la collection Harlequin… mais ces histoires-là n’intéressent que (très) peu de gens.
Au fond.

Ce que l’on aime, nous, c’est sortir nos mouchoirs.
Etre émus.
Nous sentir solidaires avec
les malheureux magnifiques,
les amants malchanceux,
les perdants hyperboliques,
les histoires d’amour excessives,
compliquées,
terribles,
dangereuses,
effrayantes
cataclysmiques,
mortelles…

« Vous savez bien que toute la beauté des histoires d’amour est dans l’interdit et qu’un objet n’est idéal que mort. », dit Simone Barbaras dans son redoutable La Rupture pour vivre.
Et Chantal Thomas d’ajouter « Souffrir d’amour rend invincible ; même, et surtout, si l’on va jusqu’à en mourir. »

Y aurait-il des romans, y aurait-il des chansons sans amours impossibles, sans dépit(s) amoureux, sans regret(s), sans malheur(s), sans trahison(s), sans départ(s), sans abandons ?
Des chansons, on en connaît peut-être une : Les cornichons, de Nino Ferrer (qu’on adore !).
Mais ne serait-ce pas une vaste métaphore de l’amour impossible aussi ?

L’histoire de la chanson est comme l’histoire de la littérature ou celle du cinéma.
Parsemée de ruptures, jonchée de larmes, de soupirs et de… cadavres.

Alors entre deux larmes et trois soupirs, laissez-moi vous raconter des histoires d’amours perdus :

Perduto amor…