MACCHI, Moreno– Quand on le croise, on le voit et, même, on le regarde. Ce

professeur de français et d’italien promène à Genève une grâce ambiguë qu’il cultive dans le raffinement et la subtilité,  drapant d’une vêture toujours élégante un charme naturel qui le distingue du commun. Mais le soir, sous les projecteurs, Macchi ne joue pas de rôle. Il est lui-même : un personnage sorti des photos Harcourt, de Cinecittà et, tout à la fois, des bras de Marlene.

Formé vocalement par Carmen Gracia, amené à la scène par François Truan avec un spectacle expressionniste remarqué, Moreno Macchi chante en public depuis 1977. Souvent avec le pianiste Jean-Yves Poupin, par ailleurs jazzman renommé, il offre en français ou en italien les plus belles chansons d’amour, de marine ou du cinéma à des auditoires qui n’y résistent pas. Sa constance dans la relecture et l’interprétation de grands classiques est à la mesure de celle de son public qui, fidèlement, le suit de scène en scène, du Grütli au Moulin à Poivre, depuis des décennies et en redemande encore. Mais il se fait rare. C’est le propre des divas. Ses apparitions n’en ont que plus de saveur encore.

✓ Cet enfant de Prévert et Damia n’est pas italien mais tessinois – il y tient.

André Klopmann

Extrait de :

André Klopmann[1], MON DICTIONNAIRE DE GENEVE, octobre 2011, Slatkine, Genève

Photo : Riccardo WILLIG

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